Rencontre avec Jérôme Voisin, clarinette super-soliste de l’Orchestre Philharmonique de Radio France
C'est en écoutant un quatuor de clarinettes dans une église, à l'âge de neuf ans, que Jérôme Voisin choisit l'instrument. Ce son rond et homogène qui le fascine marquera le début d'une recherche sonore infinie.
« J'ai toujours eu une attirance pour certains sons, tout en ayant la conviction qu'en moi, il y a un son qui est une sorte d'idéal absolu. C'est une recherche qui ne finit jamais. Je pense que les gens qui me connaissent, aussi bien comme musicien que comme professeur, savent que c'est une grande partie de ma recherche. Il y a des musiciens pour qui ce n'est pas la chose la plus importante. Moi, j'ai dû apprendre à un peu moins m'en occuper. »
Formé par de grands Maîtres de la clarinette, le musicien débute avec Pascal Caraty, qui remarque ses facilités le fait rapidement jouer en public. Au Conservatoire de Tours, Didier Delettre fait évoluer son rapport à l'instrument, à la recherche artistique et à la compréhension de la musique. Après le bac, il entre au CNSM de Lyon. Auprès de Jacques Di Donato, il s'ouvre à d'autres répertoires mais aussi à l'improvisation.
« Lorsque j'étais étudiant avec lui, j'étais souvent en désaccord avec ses choix esthétiques, notamment en musique classique. Parfois, je n'avais pas envie de jouer comme ça, mais puisque ce que je proposais n'était pas très cohérent, je me rendais compte qu'il fallait que je continue à travailler pour qu'on me dise : bon, je ne le jouerais pas comme toi, mais ça fonctionne. Et ça, ça prend du temps. C'est délicat d'arriver à faire comprendre aux élèves ce qu'il faut qu'ils fassent évoluer sans forcément qu'ils soient dans l'imitation. Arriver à leur faire comprendre que ce n'est pas forcément sur ce qui ne va pas qu'on travaille, mais sur ce qu'ils sont capables de faire, et sur ce qui n'est pas encore complètement convaincant ou cohérent chez eux.»
Il poursuivra en perfectionnement avec Pascal Moraguès, qui lui permettra d'affiner encore son esthétique du son...
Ayant participé à l'élaboration de plusieurs instruments au cours de sa carrière, le musicien a choisi la nouvelle clarinette Muse pour le vaste champ de possibilités sonores qu'elle offre.
« Avec la Muse, je sens que j'ai cette possibilité d'ouverture. Il y a une identité de son SELMER, mais en même temps, la possibilité de s'ouvrir à tous les répertoires. C'est un instrument efficace en termes de projection, de résonance, qui offre une facilité de jeu immédiate, mais il n'y a pas que ça. On est aussi en capacité de colorer et de varier les couleurs.»
► Écoutez cette interview en podcast
► En savoir plus sur Jérôme Voisin