Romanzen, le nouvel album de Nicolas Arsenijevic
Avec Romanzen, Nicolas Arsenijevic et Françoise Buffet-Arsenijevic poursuivent leur exploration de la musique romantique allemande autour d’un diptyque, celui des Romances opus 94 (hautbois et piano) et opus 22 (violon et piano) de Robert et Clara Schumann.
Si la romance, d’origine française, est pour la première fois théorisée par Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de la Musique (1768) comme un “air sur lequel on chante un petit poème du même nom, divisé par couplets, dont le sujet est pour l’ordinaire quelque histoire amoureuse et souvent tragique”, sa physionomie a changé au cours du XIXe siècle, notamment au travers du prisme allemand.
En effet, le romantisme allemand, par le creuset du lied, donne à la romance instrumentale des accents plus subtils, plus profonds, et une partie de piano plus riche et plus nourrie ; si ce sont toujours des miniatures, on y perçoit, condensés, tous les grands élans germaniques de cette période, nourris par les thèmes de la nature, de la nuit, du voyage, et forcément, de l’amour.
Le saxophoniste Nicolas Arsenijievic, nouveau professeur au Conservatoire de Paris, et la pianiste Françoise Buffet-Arsenijevic nous proposent ici une vision tendre et introspective d’un répertoire emblématique de la musique de chambre du XIXème siècle, renouant un instant avec l’esprit typiquement germanique de la Hausmusik, musique entre intimes, au salon, fils et mère…
Autour des Romances, d’autres miniatures, d’autres pièces de caractère, les Fantasiestücke opus 73 (1849) pour clarinette et piano de Robert Schumann, plus éloignées de l’esprit du lied et de l’idée de vocalité, plus instrumentales et donc forcément plus aventurières…et la virtuose sonate Undine en mi mineur opus 167 (1882) pour flûte et piano de Carl Reinecke, inspirée du conte éponyme de Friedrich de La Motte-Fouqué sur les amours malheureux d’une ondine, génie des eaux et figure archétypale de la mythologie germanique.
Ne manquez pas le concert de sortie le jeudi 6 février à 20h à la Salle Cortot (Paris 17), avec en invités François Lazarevitch, le Trio Corail, Kosmopolitevich, et en première partie le Quatuor Morphing !